La deuxième édition de ces rencontres déployées pour la seconde année de suite dans les six départements de la région (Cher, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Indre, Loiret et Eure-et-Loir) s'est tenue à Sorigny, petite commune d'Indre-et-Loire.
Cette année, le thème choisi « Agir ensemble en faveur du développement économique, de la formation professionnelle et de l'emploi » a été pour l'exécutif régional l'occasion de présenter ses dispositifs de formation pour que les maires puissent s'en faire les relais auprès de leurs administrés.
« Derrière chaque formation, c'est une famille qui garde foi »
Bien que la formation professionnelle ne soit pas une compétence des communes, François Bonneau, le président de la Région Centre-Val de Loire, a rappelé que les édiles sont concernés car, ils sont souvent les premiers maillons informés des difficultés de chacun. « C'est l'artisan qui ne trouve personne à recruter ou bien, le fils de l'épicier qui peine à trouver une formation. Les citoyens se tournent vers vous et c'est avec vous qu'il nous faut continuer de renforcer le lien pour le développement économique et de l'emploi. Vous devez vous saisir de la formation professionnelle. »
Alexandre Norguet, le directeur de l'association des maires d'Indre-et-Loire, qui regroupe 272 communes, a insisté sur l'articulation importante à maintenir entre l'action régionale et l'action locale. « Derrière chaque emploi ou chaque formation, c'est une famille qui garde foi dans l'avenir », a-t-il déclaré.
Être le relai des dispositifs régionaux
Afin d'étayer cet enjeu, le Forum a donné la parole à Anthony Moreau. Son entreprise spécialisée dans le transport, notamment scolaire, connait d'importantes difficultés de recrutements pour le métier de conducteur. « Avec la fin du service militaire, nous n'avons plus de vivier de candidats déjà titulaire d'un permis D (NDLR : qui permet de conduire un véhicule destiné au transport de personnes comportant plus de 9 places assises). Or, en tant que maire, cela doit vous parler car ce que l'entreprise recherche, ce sont des profils hyperlocaux. » L'entrepreneur a invité les élus à se faire le relai des conventions Defi (Développement de l'emploi par des formations inclusives), qui permettent, entre autre, de financer l'obtention du permis spécial.
Développer les initiatives locales
Les initiatives locales en faveur de la promotion de la formation professionnelle sont également « à privilégier. Il faut que ça parte du local pour que l'offre soit adaptée à la réalité des besoins », a estimé Jean-Patrick Gille, vice-président délégué à l'emploi, à la formation professionnelle, à l'orientation et à l'insertion de la Région Centre-Val de Loire.
Maire de Mosnes, un village de 800 habitants, Christophe Villemain a présenté « Les rencontres du savoir-faire ». Depuis plusieurs années, celui qui est par ailleurs à la tête de plusieurs sociétés de maçonnerie et pierre de taille, organise en septembre, cette manifestation « grand public » pour « mettre en lumière des savoir-faire, parfois méconnus par les habitants eux-mêmes ».
L'objectif est de créer des vocations en favorisant « la porosité entre ceux qui travaillent ces savoir-faire artisanaux et les centres de formation », a souligné le maire.
Face à la crise politique : plus de décentralisation
Dans un contexte politique marqué par l'instabilité, ce forum a été aussi l'opportunité de réaffirmer pour François Bonneau la nécessité de davantage de décentralisation. « En France, la clé de voûte c'est l'État, quand la clé de voûte tremble, tout tremble. L'État central a été certainement efficace. Aujourd'hui, la décentralisation est largement inachevée », a-t-il regretté avant de faire cette comparaison avec l'Allemagne : « L'ensemble des budgets des dix-huit régions françaises représente 60 % de la Bavière ».
