Sans formation continue, pas de transition écologique
La formation continue est essentielle pour former les 30 millions d’actifs. Elle répond souvent plus rapidement que la formation initiale aux besoins en compétences pressants, accompagne le développement des compétences et les reconversions des actifs, soutenant ainsi la transition des organisations et minimisant les risques de pertes d’emplois. Les acteurs de la formation continue ont donc un rôle clé à jouer dans la transition. Ce rapport dresse un état des lieux de leur mobilisation, identifie les compétences sans lesquelles la transition écologique ne pourra se concrétiser, et esquisse un horizon vers lequel tendre.
De nombreuses initiatives, mais la transformation systémique se fait attendre
Les initiatives recensées restent sporadiques car souvent dépendantes des bonnes volontés : l’impulsion systémique est aujourd’hui absente. Les actions de formation mises en œuvre relèvent principalement de la sensibilisation, sur des formats courts : parmi les organisations qui ont mis en œuvre des formations en lien avec la transition écologique, 80 % ont proposé des actions d’une demi-journée ou moins. Les formations professionnalisantes plus longues concernent principalement les demandeurs d’emploi en réponse à des tensions de recrutement et se heurtent à des problèmes d’attractivité. Bien qu’il y ait une conscience grandissante des besoins de formation liés à la transition écologique, elle se traduit encore peu du côté de la demande : seuls 37 % des acheteurs de formation déclarent avoir proposé des formations métiers dédiées au cours des deux dernières années. Par ailleurs, seules 30 % des organisations déclarent avoir une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et compétences qui intègre les enjeux écologiques.
De nombreuses initiatives à l’échelle des filières, des régions ou des organismes de formation montrent que la formation continue peut se mettre au service de la transition. Le rapport l’illustre via 3 cas d’études : sur la filière automobile, sur la région Hauts-de-France, et sur le Centre National de formation de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT).
Certains financements publics fléchés y contribuent également bien qu’un effort reste à fournir pour que l’ensemble du système de la formation se mette au diapason de la transition écologique.
Une clé de voûte et 7 leviers pour faire bifurquer la formation continue
Pour que la formation continue joue pleinement son rôle dans la transition, le rapport suggère une clé de voûte : planifier la transition écologique par filière au niveau national et européen pour développer les compétences, et 7 leviers d’action :
- Mobiliser les décideurs face à l’urgence climatique et aux risques de l’inaction
- Garantir le dialogue social pour accélérer la transition écologique et anticiper les impacts socio-économiques
- Transformer massivement l’offre de formation en y intégrant la transition écologique
- Professionnaliser l’achat de formations pour la transition écologique
- Développer des ingénieries pédagogiques favorisant le passage à l’action
- Mettre en place un pilotage territorial du volet emploi-compétences de la transition écologique
- Orienter vers les emplois et formations de la transition écologique
La mobilisation collective de l’ensemble de l’écosystème, prestataires et acheteurs de formation, partenaires sociaux, acteurs publics territoriaux et nationaux, permettra d’enclencher des transformations systémiques à la hauteur des enjeux.
Télécharger la synthèse, le rapport final et la présentation sur le site : theshiftproject