Apprentissage, CEJ, insertion, emplois aidés… le point sur les derniers chiffres des politiques de l’emploi

L’apprentissage et le suivi dans le cadre du contrat d’engagement jeune se maintiennent en 2024 tandis que d’autres dispositifs, comme les contrats aidés ou les emplois francs, ont fortement décru depuis la crise sanitaire, selon la Dares.
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Où en sont les politiques de l’emploi ? La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) vient de mettre à jour son "tableau de bord" qui livre les dernières tendances du nombre d’entrées et de bénéficiaires des différents dispositifs d’emploi et/ou de formation financés par l’État. Bénéficiant d’un important soutien public depuis plusieurs années et en particulier depuis la crise sanitaire pour certains d’entre eux, ils sont aujourd’hui exposés à des mesures d’économies budgétaires contenues dans les revues de dépenses (lire notre article du 9 septembre). 

L’apprentissage poursuit encore sa progression. À fin juillet 2024, 142.200 contrats avaient commencé depuis le début de l'année, soit une augmentation de 6,5% sur un an, principalement portée par les employeurs du privé. Le nombre d’entrées en contrats de professionnalisation continue, lui, de reculer : -18,7% par rapport à juillet 2023. 

Accompagnement des jeunes : stabilité du CEJ, Pacea en baisse

Fin juin 2024, le nombre de bénéficiaires d'un contrat d’engagement jeunes (CEJ) s'élevait à 185 800, effectif en légère hausse de 0,2 % sur un an. En flux, 155 400 entrées (hors renouvellements) ont été comptabilisées jusqu’à cette date et depuis le début de l'année, dont 107 100 par les missions locales et 48.300 par France Travail. En cumul, c’est davantage qu’à la même période, en 2023. 

Le nombre d’entrées cumulées en parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) s’élevaient à 116 000 en juin 2024, un chiffre en recul de 5,6 % sur un an. Ce suivi parallèle à celui du CEJ ouvre droit à une allocation ponctuelle selon la situation et les besoins du jeune. 

Seuls 9 000 contrats aidés pour le secteur marchand (CUI-CIE) ont été signés depuis le début de l'année, reconductions comprises : un chiffre en baisse de 51,8 % sur un an et très loin du rythme record connu en 2021, quand 80.000 contrats de ce type avaient été massivement signés par des moins de 26 ans dans le contexte du plan "1 jeune 1 solution". 

Décrue des parcours emplois compétences

Les parcours emploi compétence sont l’autre type de contrat aidé qui concerne des jeunes mais aussi un public adulte. En 2021, le nombre d’entrées dans ce dispositif avait culminé, dépassant les 100.000. Fin juillet 2024, 31 000 contrats étaient signés depuis le début de l'année, soit une baisse de 9,2 % sur un an. Le nombre de bénéficiaires d'un PEC s'établit à 43 500 fin juillet 2024, un chiffre en recul de 2 % sur un an. 

149 000 salariés en insertion

À fin juin 2024, les structures de l’insertion par l’activité économique qui accueillent des publics de tous âges et éloignés de l’emploi avaient embauché un total de 88.100 personnes (hors reconductions) depuis le début de l'année, un chiffre en baisse de 1,9 % par rapport à l'année précédente. 

Un total de 149 000 salariés étaient alors en insertion, soit un effectif en baisse de 1,7 % par rapport à fin juin 2023. Ce mois-là, le nombre de bénéficiaires avait atteint son pic, à 152.500 personnes, loin des ambitions du "pacte d’ambition" pour l’IAE lancé en 2019 et qui visait à atteindre 240 000 bénéficiaires par an. 

Des emplois francs en baisse de 30 %

Le "stock" de bénéficiaires d’emplois francs, qui concernent les résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville de tous âges, est en recul depuis 2023, année où leur nombre a atteint un pic autour des 50.000, contre plus de 33 000 trois années auparavant. À fin février 2024, 3 200 emplois francs avaient commencé depuis le début de l'année, soit une baisse de 30,2 % sur un an.