« Elle va changer tout l’écosystème de la VAE et donnera un nouveau souffle à ce dispositif. » Lors de webinaires « 30 minutes action Pacte », Lucile Koenig, chargée de mission VAE au Conseil régional Centre-Val de Loire, présente la réforme de la VAE inscrite dans la loi "Marché du travail" du 21 décembre 2022. Avec cette réforme le Gouvernement poursuit un objectif ambitieux : passer de 30 000 parcours VAE par an à 100 000 d’ici la fin du second quinquennat présidentiel.
Une VAE plus simple, moderne et sécurisée
Si les décrets précisant l’ensemble de la réforme sont encore à paraître, trois mots clés caractérisent la future VAE à l’échelle nationale : simplification, modernisation, sécurisation. La réforme prévoit ainsi que la VAE soit plus facile d’accès avec un parcours simplifié pour tous : moins d’écrit, minimum d’un an d’expérience supprimé... Elle prévoit aussi une VAE modernisée avec un accès par bloc de compétences, « un grand changement qui méritera une réflexion sur l’articulation entre parcours de formation et VAE » remarque Lucile Koenig. Et enfin une VAE sécurisée grâce à la création d’un nouveau service public de VAE ou l’augmentation de la durée du congé VAE de 24 à 48 heures.
Loi "Marché du travail" : qu’est-ce qui change ?
Une nouvelle donne régionale
Un nouvel élan national mais aussi régional car depuis maintenant plusieurs mois, la Région Centre-Val de Loire anime une démarche réflexive sur l’avenir de la VAE. Cette analyse a été menée en coopération avec l’ensemble des parties prenantes (Medef, Opco, certificateurs, Pôle emploi, SPRO…) dans le cadre de l'action 7 du Pacte régional d’investissement dans les compétences 2019-2022.
Au niveau régional, l’objectif est de lever au maximum les freins que peuvent rencontrer les bénéficiaires tout au long de leur parcours. Cette ambition s’est traduite par la création de 6 Espaces VAE Région Centre-Val de Loire, un dans chaque département. Installés dans les villes de préfecture, ils sont également présents dans chacun des bassins d’emploi du territoire. Ce service est financé par la Région à hauteur de 740 000 euros par an. « Nous sommes une Région qui investit fortement dans la VAE » souligne Lucile Koenig. Les Espaces VAE ont deux missions principales : l’accompagnement global du parcours VAE via leurs conseillers ; et l’animation et la promotion de la VAE sur leur territoire.
Dans le cadre de sa mission d’accompagnement, les Espaces VAE proposent un référent unique pour tout le parcours du candidat. Un parcours qui est davantage individualisé avec par exemple la possibilité de faire des stages en entreprise. Ce parcours peut durer 15 heures maximum et s’articule autour de trois étapes : un diagnostic pour aider le candidat à identifier la bonne certification et l’aider à prendre une décision, un accompagnement tout au long de son parcours et un bilan. « L’objectif est de faciliter le parcours des candidats et de limiter les abandons » explique la chargée de mission.
Dans le cadre de leur mission d’animation et de promotion, chaque Espace VAE élabore une stratégie territoriale qui mobilise les acteurs de son territoire. Ils doivent également appuyer et soutenir les projets qui utilisent la VAE et mettre en œuvre des actions ou des événements pour promouvoir la VAE.
Une communauté VAE pour une nouvelle dynamique régionale
Pour véhiculer un message positif sur la VAE, la Région a également travaillé sur une nouvelle stratégie de communication articulée autour des trois acteurs de la VAE : les bénéficiaires ; les intermédiaires tels que Pôle emploi et les Missions Locales ; et les entreprises. Les outils de communication ainsi produits sont mis à la disposition de l’ensemble des acteurs.
La Région entend également animer une communauté VAE pour animer sa politique VAE. « L’idée est d’insuffler une nouvelle dynamique régionale avec une nouvelle stratégie d’animation à trois niveaux – Région, départements et bassins d’emploi – et une intégration plus forte des Espaces VAE dans le Service public régional de l’orientation (SPRO). Nous souhaitons que toutes les parties prenantes participent à la politique régionale VAE » insiste Lucile Koenig.
