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Mieux gérer les flux d'apprenants en Eure-et-Loir : une réussite collective !

Retour d’expérience sur le travail de structuration et de coordination mis en place par les ELS et le CRIA au service des bénéficiaires.

Clarifier l’organisation collective pour mieux coordonner les entrées en formation

Il y avait trop de demandes de formation en Alpha* et FLE* par rapport à l’offre de formation disponible. Le délai d’attente pouvait aller jusqu’à neuf mois pour accéder à ces formations.

Le manque de coordination entre les acteurs de la formation profitait à certains bénéficiaires qui pouvaient se former d’OF en OF, pendant que d’autres n’avaient pas de place.

Face à ces constats, un travail de collaboration a été engagé dès 2024 entre les Espaces Libre Savoir et le Centre de Ressources Illettrisme et Analphabétisme du département. Initié et facilité par la Région Centre-Val de Loire, ce travail avait pour objectif de mieux réguler les demandes de formation et d'apporter une meilleure réponse aux besoins du terrain. En cause, notamment : des situations de "consommation" de modules sans projet global ou bien des délais et listes d'attente trop fournies sur d'autres parcours. La raison : un manque de visibilité (et donc de maîtrise !) sur les parcours des bénéficiaires.

Cela répondait aussi à un besoin exprimé par les prescripteurs, qui, jusque-là, avaient des difficultés à orienter correctement les personnes vers les dispositifs adaptés.

* "Alpha" ? "FLE" ? Comprendre les dispositifs de formation linguistique du Programme Régional de Formation

   

Le principe de l'organisation collective

L’expérimentation vise à mettre le CRIA au centre du processus. Il s’occupe du recensement des formations et permet ainsi de réguler les demandes.

Aucune personne ne peut être acceptée en formation sans une évaluation préalable du CRIA. Cela permet également de vérifier si ces personnes ont déjà suivi des formations.

Dans certains cas, l’entrée en formation peut être refusée, mais cela peut aussi ouvrir la voie à des formations plus adaptées, en travaillant en collaboration avec des prescripteurs périphériques. 

Dans les faits, le prescripteur oriente le bénéficiaire sur une formation linguistique. Le CRIA évalue ce dernier et le positionne. Il remplit la fiche de prescriptions et la transmet à l’organisme de formation (OF).  

  • Si le bénéficiaire peut entrer en formation, l’OF transmet un tableau de suivi d’orientation au CRIA, à l’ELS et aux prescripteurs concernés. À la fin de la formation, l’OF transmet aux prescripteurs un bilan avec les préconisations ou les suites à donner au parcours. 
  • Si le bénéficiaire nest pas retenu à lentrée de la formation, l’ELS se charge de réorienter le demandeur vers un autre OF et informe le prescripteur et le CRIA.

Caroline Durot, responsable des ELS 28 sur les bassins de Châteaudun et Nogent-le-Rotrou :  

Concernant les OF, il y avait une crainte de perdre des bénéficiaires, une inquiétude qui s’est avérée infondée. Il a fallu un peu de temps pour que tout le monde s’approprie le schéma. Afin de clarifier les choses pour les prescripteurs, un document unique a été créé et une information générale a été diffusée.

Une nouvelle organisation qui porte ses fruits

Cette coopération a eu des effets bénéfiques à plusieurs niveaux :

  • une meilleure interconnaissance entre les acteurs,
  • un suivi plus cohérent des parcours des apprenants,
  • une orientation adaptée à leur niveau et à leur projet.

Concrètement, deux sessions illettrisme ont été ouvertes en 2024, alors qu'une seule session avait été ouverte sur les dix dernières années.  

Flore Foulon, CRIA 28 :

Aujourd’hui, les parcours sont plus structurés. Il y a des modules FLE par niveau, et à la fin de chaque module, une préconisation est faite pour la suite du parcoursCela donne une vision plus claire des besoins sur les territoires.

La question de la relation entre le CRIA, les OF et les ELS est donc centrale. Il est essentiel de mieux coordonner les acteurs et centraliser les informations pour optimiser les parcours des bénéficiaires. Cette réflexion collective semble plus adaptée à l’échelle du bassin d’emploi afin de faire avec la réalité des ressources et moyens disponibles au sein des structures d'accueil et d'orientation.

   

Les premiers mois de l'année ont été l'occasion de dresser un bilan de fonctionnement de ce processus, et de le partager aux parties prenantes : organismes de formation et orienteurs. Au final : que du positif !

  • La mise en visibilité de vrais parcours de formation, qui gagnent en cohérence, au bénéfice des apprenants.
  • Un meilleur suivi qualitatif des stagiaires : visibilité accrue sur le parcours, orientations plus pertinentes, délais d'entrée en formation maîtrisés.
  • La possibilité de donner des statistiques précises sur les orientations et les suites de parcours.
  • Un suivi partagé et une évaluation de la montée en compétences des apprenants.
  • Un travail collectif dont tout le monde mesure les retombées bénéfiques "gagnant-gagnant" : tant côté OF que côté orienteurs.
  • L'évolution positive de la place des ELS et du CRIA vis-à-vis des autres OF et des orienteurs : une notoriété accrue !

   

Prochaine étape : l'incrémentation et le déploiement des pistes d'optimisation identifiées, pour ancrer la démarche dans une dynamique d'amélioration continue. Il y a encore du travail !

   

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