Deux zones d’emploi interrégionales et deux zones d’emploi franciliennes
Le département de l’Eure-et-Loir se compose de quatre zones d’emploi, dont deux zones d’emploi interrégionales, à cheval sur la région Normandie et le Centre-Val de Loire : Dreux et Nogent-le-Rotrou. Avec la zone d’emploi de Chartres, Dreux est également l’une des quatre zones d’emploi franciliennes de la région Centre-Val de Loire. De ce fait, elles ont en commun de nombreux déplacements domicile-travail, et un profil économique de zones résidentielles : les actifs qui résident dans ces zones d’emploi sont plus nombreux que le nombre d’emplois proposés localement. Quatre CODEVE complètent l’analyse territoriale : Chartres, Châteaudun, Dreux et Nogent-le-Rotrou.
Quelles sont les principales caractéristiques des territoires de l’Eure-et-Loir ?
Le département de l’Eure-et-Loir possède plusieurs caractéristiques proches de la moyenne régionale : une population stable, une répartition des établissements par grand secteur d’activité similaire à celle de la région, et une ventilation de l’emploi par catégories socio-professionnelles proche du niveau régional.
L’approche plus fine par zone d’emploi ou par CODEVE est donc nécessaire pour une analyse territoriale pertinente.
Chaque territoire d’Eure-et-Loir possède en effet des caractéristiques qui lui sont propres.
Augmentation de la population à Chartres
La zone d’emploi de Chartres voit sa population progresser entre 2013 et 2019, en raison d’un solde naturel positif. On observe d’ailleurs un équilibre entre la part de jeunes de moins de 15 ans et celle des seniors âgés de 65 ans et plus. Le taux d’activité est particulière élevé, supérieur de 3 points à la moyenne régionale, et le taux de chômage inférieur à 6 % au 1er trimestre 2022. Sur la période récente, l’emploi salarié progresse de 3 %, soit deux fois la hausse observée en région. Si la zone peut être considérée comme résidentielle, l’économie locale et les emplois apparaissent spécifiques au travers de trois activités industrielles : l’industrie chimique, l’industrie pharmaceutique et la fabrication d’équipements électriques.
Population jeune à Dreux
La zone d’emploi de Dreux a elle aussi une population plutôt jeune, avec une part de jeunes atteignant 21 %. Le solde migratoire négatif (- 0,4 % par an entre 2013 et 2019) est compensé par un solde naturel très positif (+ 0,5 % / an). L’emploi progresse sur la période récente, ainsi que le nombre d’établissements employeurs. Si le taux de chômage reste à un niveau élevé (8,7 % au 1er trimestre 2022), notons qu’il faut remonter à 2008 pour retrouver un niveau équivalent (8,3 % au 4ème trimestre 2008). Sur une période longue, l’emploi progresse dans la zone, en particulier dans le commerce et les activités de services administratifs et de soutien (intérim, centres d’appels, …). A l’inverse, des activités comme le travail du bois, industrie du papier et imprimerie et la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique perdent des effectifs salariés.
Baisse de la population et augmentation de la part des seniors à Châteaudun
La zone d’emploi de Châteaudun se distingue des précédentes par : une diminution de sa population, un poids des seniors élevé par rapport à celui des jeunes (+ 9 points) et un taux d’activité plutôt faible. Le nombre d’établissements employeurs diminue fortement, ainsi que l’emploi salarié, en particulier dans la construction, la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et la fabrication de matériels de transport. Deux catégories socio-professionnelles sont sur-représentées : les ouvriers et les agriculteurs. A l’inverse, les cadres et les professions intermédiaires sont nettement sous-représentés. Cette caractéristique de l’emploi local se retrouve également dans la zone d’emploi de Nogent-le-Rotrou.
Idem pour Nogent-le-Rotrou
La zone d’emploi de Nogent-le-Rotrou perd - 0,9 % de sa population par an, en raison de déficits naturels et migratoires. La part des seniors est supérieure de 10 points à celle des moins de 15 ans. Entre 2009 et 2020, l’emploi salarié diminue de - 8 %. Certaines activités industrielles sont fortement impactées comme la fabrication de produits métalliques, la fabrication de machines et équipements, le travail du bois, industries du papier et imprimerie et la fabrication d’équipements électriques. Précisons toutefois que la 1ère spécificité du territoire, la fabrication de matériel médico-chirurgical et dentaire, ne perd pas d’emplois sur la période observée.
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